Il y a le bleu d’encre noire qui nous prend dans ses bras
Il y a des bêtes qui chantent et des brindilles qui crient sous les pas
Il y a l’odeur de nos deux corps et le pétrichor
Il y a la lune qui éclabousse l’humus et la mousse
Il y a la rosée qui efface nos traces
Il y a la forêt qui s’est refermée
Et qui s’enflamme
Qui nous enflamme
Et tous les livres que je n’ai pas écrits
Les pays où je n’irai plus, les vies que je n’ai pas vécues
Que je ne veux plus vivre
Et nos cheveux, nos ongles et les angoisses
La douleur, même la mort
Le temps se consume avant l’aube
Dans l’eau de la terre et notre poussière
Et la lune s’éclate en cristaux sur le sol
Qui fondent dans les feuilles tombées
Il faut rentrer
De cette nuit me reste un morceau
Coincé
Entre la poitrine et la gorge qui m’empêche parfois de respirer ;
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